Quand des fêtes religieuses différentes ont lieu le même jour, le dialogue se crée.
Les fêtes religieuses jouent un rôle important dans les cultures du monde, marquant des périodes de réjouissances, de réflexion et de spiritualité. Parfois, les calendriers de différentes traditions se rencontrent de manière inattendue, créant des moments uniques de partage et offrant des opportunités pour le dialogue et la compréhension mutuelle entre les cultures et les religions.
En 2031, une telle coïncidence se produira lorsque la fête chrétienne de Noël et le mois sacré du Ramadan musulman partageront la même date. Cette coïncidence est le résultat des différences entre les calendriers solaire et lunaire, le premier étant fixe avec des dates récurrentes chaque année, tandis que le second fluctue en fonction des phases lunaires. Le calendrier lunaire étant mouvant quand on le superpose au calendrier grégorien.
Noël, célébré le 25 décembre, commémore à la base, la naissance de Jésus-Christ, pour cela elle a une grande importance dans la tradition chrétienne. Néanmoins, c’est une fête qui a gagné un certain universalisme dépassant le cadre purement religieux. L’Aïd El Fitr, traduire » fête de la rupture », est la fête qui marque la fin du Ramadan. Ce dernier, observé par les musulmans du monde entier, est un mois de jeûne, de prière et de réflexion spirituelle, marquant la révélation du Coran au prophète Mohammed (Paix sur Lui).
Il est intéressant de noter qu’une coïncidence similaire s’est produite en 1974, lorsque l’Aïd-El-Kebir (la fête du sacrifice), l’autre fête musulmane majeure, est tombée le 24 décembre, veille de Noël. Cette proximité a marqué une année de rapprochement et de compréhension mutuelle entre les communautés chrétiennes et musulmanes. En témoignent, les propos de feu Jean Rodhain, le premier secrétaire générale du secours Catholique :
» La fête de l’Aïd-el-Kébir tombe le 25 décembre. C’est la plus grande fête de la religion musulmane : elle clôture le Ramadan en célébrant le sacrifice d’Abraham prêt à immoler son fils Isaac.
Or, le christianisme a toujours considéré le sacrifice d’Abraham comme une préfiguration prophétique du sacrifice du Christ.
Que le même jour, deux religions regardent ensemble vers Abraham et que ce jour soit celui où nous fêtons la naissance du Christ, cela n’est pas sans signification. Ne peut-on pas y reconnaître un des points de coïncidence entre les prières de tous les fils d’Abraham ? Ne peut-on pas y trouver l’occasion de méditer sur ces cheminements convergents de tous ceux qui cherchent le vrai Dieu ?
Et comment ne pas souscrire au souhait récemment exprimé par l’évêque de Strasbourg recevant dans sa cathédrale une délégation de Grands Ulémas de La Mecque : « Que des liens nouveaux deviennent possibles entre le monde musulman et le monde chrétien, afin que notre foi en le Dieu tout-puissant puisse devenir plus largement un appui et un chemin pour la défense et la promotion de l’homme. »
En 2022, également ce sont 3 célébrations qui se sont chevauchés avec les pâques juives et chrétiennes et le jeûne du mois de Ramadan. La mobilité des calendriers lunaires par référence au calendrier grégorien permettra sans doute que cette situation se reproduise dans 33 ans. En effet, il faut 33 ans pour que les dates du calendrier lunaire aient réalisé un cycle complet sur le calendrier solaire.
En 2014, c’est la célébration juive du Yom Kippour (Le jour du pardon) et Aid El Adha, la fête du sacrifice musulmane qui tombait le même jour. Ces deux évènements se ressemblent d’ailleurs beaucoup dans leur commémoration. Je vous invite d’ailleurs à lire notre article sur le sujet : Yom Kippour : toute ressemblance avec le jeûne du Ramadan n’est sans doute pas fortuite !
Ces coïncidences offrent donc des perspectives uniques pour célébrer et reconnaître la diversité des traditions religieuses. Elles invitent à la réflexion sur la manière dont différentes communautés peuvent partager des moments de joie et de spiritualité, tout en respectant et en apprenant des croyances et des pratiques des uns et des autres. Elles mettent en lumière la richesse des traditions culturelles et spirituelles du monde. Ces événements nous rappellent les valeurs partagées de fraternité, de respect et de compréhension qui transcendent les frontières religieuses, encourageant un dialogue constructif et une appréciation mutuelle.
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