Le 17 du mois de Ramadan, le récit épique de la bataille de Badr.
La confrontation de Badr, qui tire son nom d’une vallée positionnée entre La Mecque et Médine, représente le premier affrontement majeur de l’Islam, inaugurant ainsi l’ère des combats entre les fidèles musulmans et les idolâtres de La Mecque. Ce combat historique eut lieu le vendredi 17 Ramadân de la 2ème année de l’Hégire, correspondant à mars 624 de l’ère chrétienne.
Dans les terres arides du désert de Syrie, sous le voile étoilé du mois sacré de Ramadân, une grande caravane qurayshite serpente son chemin de retour vers La Mecque. Chargée des richesses de Syrie, elle est dirigée par Abû Sufyân, escortée par une maigre garde de quarante cavaliers. Ces trésors, amassés au loin, portaient en eux les empreintes douloureuses des Musulmans spoliés, leurs biens saisis par les polythéistes de La Mecque, dans le tourbillon cruel des persécutions.
Au cœur de Médine, le Prophète, éclairé par les murmures divins, apprend l’existence de cette caravane. Un appel est lancé, un cri de ralliement pour ceux qui souhaitent récupérer ce qui leur a été injustement enlevé. Des hommes, trois cents et quelques, répondent à cet appel, un mélange de Muhâjirûn et d’Ansâr, prêts à affronter le désert impitoyable pour revendiquer leur droit.
Pendant ce temps, Abû Sufyân, alerté de cette menace imminente, envoie un messager à La Mecque, demandant du renfort. Une armée qurayshite se lève, une force puissante prête à défendre leurs biens, à l’exception notable des Banû `Adiyy.
Le Prophète, face à cette nouvelle réalité, consulte ses compagnons. Certains craignent l’affrontement, mais la loyauté des Muhâjirûn et l’assurance des Ansâr offrent un soutien indéfectible. Le choix est fait, la confrontation est inévitable.
Le champ de bataille de Badr se prépare à accueillir cette confrontation historique. Le Prophète stratégiquement positionne son armée, prenant soin de contrôler les ressources en eau. La nuit tombe, apportant avec elle une pluie purificatrice pour les Musulmans, tandis qu’une tempête entrave les polythéistes.
À l’aube, les armées se font face. Des duels éclatent, des héros émergent, Alî, Hamzah, et Ubaydah affrontant les guerriers qurayshites avec une bravoure sans égal. La bataille fait rage, le destin de chacun suspendu à la pointe de l’épée.
Les anges descendent du ciel, renforçant les rangs des croyants, insufflant la peur dans le cœur des mécréants. La victoire semble désormais à portée de main.
Alors que le soleil se lève sur le champ de bataille, les pertes sont dénombrées. Les Musulmans, bien que largement inférieurs en nombre, triomphent, marquant un tournant décisif. Les morts sont enterrés, les prisonniers capturés, et les biens récupérés. Le Prophète, face aux tombes des polythéistes, leur adresse une dernière parole, témoignant de la vérité de sa mission.
La bataille de Badr s’achève, laissant derrière elle un héritage de courage, de foi et de victoire contre toute attente. C’est un récit de résilience, un écho de la lutte éternelle entre la lumière et les ténèbres, un chapitre indélébile dans l’histoire de l’islam, gravé dans le sable et dans le cœur des croyants pour l’éternité.