L’UNESCO inscrit les traditions de l’Iftar du Ramadan au patrimoine immatériel
L’UNESCO, dans un acte symbolique fort, a récemment inscrit les traditions socioculturelles de l’iftar, le repas de rupture du jeûne du Ramadan, au patrimoine immatériel de l’humanité. À la demande de l’Azerbaïdjan, de l’Iran, de l’Ouzbékistan et de la Turquie, l’UNESCO a étudié puis validé, ce mercredi 6 décembre 2023 l’inscription de l’iftar au patrimoine immatériel au titre des «traditions socioculturelles». Cette reconnaissance marque un moment historique dans la valorisation des pratiques culturelles musulmanes.
L’iftar est un moment important lors de chaque journée de jeûne du mois de Ramadan, il revêt également un aspect crucial de la vie sociale et religieuse des musulmans durant ce mois. Observé chaque soir au coucher du soleil durant le mois sacré du Ramadan, ce repas n’est pas seulement un moment de nourriture physique, mais aussi une occasion de renforcer les liens familiaux et communautaires.
Chaque pays, chaque culture parmi les nombreux peuples musulmans a ses traditions et ses repas traditionnels lors de cet évènement. Les traditions, se transmettent de génération en génération, souvent au sein des familles. Les enfants et les jeunes jouent souvent un rôle clé dans la préparation des repas, apprenant ainsi les recettes et les rituels qui les accompagnent. Cette transmission de savoir-faire culinaire et de pratiques rituelles est essentielle pour la préservation de l’identité culturelle musulmane.
La variété des mets servis lors de l’iftar est aussi un reflet de la diversité culturelle du monde musulman. Bien que la datte, le lait ou tout simplement l’eau, fassent partie des premiers aliments consommés pour rompre le jeûne, en raison de l’imitation de la tradition du prophète (Paix et Salut sur lui). Les siècles ont permis à chaque culture, chaque pays et même chaque région de donner une saveur plus locale à ce repas. Petit à petit, le thé, le jus de Bissap, les olives, les pâtisseries et autres soupes (Harira ou Chorba par exemple) se sont invités au menu de l’Iftar afin que chaque peuple puisse s’approprier ce moment selon les tendances régionales.
Au-delà de sa signification religieuse, l’iftar est également un moment propice à la solidarité et à l’action humanitaire. Dans de nombreux pays, des initiatives sont organisées pour offrir des repas de rupture du jeûne aux personnes défavorisées, soulignant ainsi l’esprit de partage et de bienfaisance auquel invite l’Islam. Ces actions permettent non seulement de nourrir ceux qui sont dans le besoin, mais aussi de renforcer le tissu social et l’unité communautaire. C’est également cette dimension sociale de l’iftar, souvent mise en œuvre par des associations caritatives et des bénévoles, qui est mise en avant dans cette décision de l’UNESCO.
La reconnaissance de l’iftar par l’UNESCO met en lumière non seulement l’importance religieuse de ce repas, mais aussi son rôle dans la préservation et la promotion du patrimoine culturel immatériel. C’est un rappel que les pratiques alimentaires sont étroitement liées à l’identité culturelle et que la nourriture peut être un puissant vecteur de partage et d’unité. L’Iftar est donc reconnu comme un élément fondamental du patrimoine mondial, offrant une fenêtre sur les traditions et les valeurs de millions de personnes à travers le monde.