Quand le Ramadan fait écho au Carême
Vers le 11 mars 2024 débutera le jeûne de milliards de musulmans dans le monde. Cette année, les calendriers spirituels des catholiques et des musulmans se chevauchent de façon importante. En effet, ce 14 février débutera le carême, période de recueillement et de renoncement qui préfigure un moment similaire de dévotion chez les musulmans avec le Ramadan.
Inspiré par les 40 jours passés par Jésus dans le désert, où il jeûna et fut tenté par Satan, le Carême commence par le Mercredi des Cendres. Cette période symbolique invite les catholiques à la réflexion, au jeûne et à la prière, en préparation à Pâques.
Au cœur du Ramadan et du Carême, se trouve la pratique de la prière, essentielle pour de nombreux fidèles des deux religions. Les catholiques se consacrent à la méditation et à l’étude des Écritures, tandis que les musulmans se concentrent sur le jeûne, la récitation du Coran et les prières nocturnes supplémentaires, les Tarawih, accentuant le rapprochement avec Dieu.
Le jeûne catholique pour le Carême a évolué au fil du temps. À ses débuts, les chrétiens jeûnaient les mercredis et vendredis pour se distinguer des traditions juives, tout en se remémorant les événements clés de la Passion du Christ. Ce jeûne bihebdomadaire a été étendu au IIIe siècle à une semaine avant Pâques, puis au siècle suivant à quarante jours, en mémoire des jours passés par Jésus dans le désert. Aujourd’hui, l’Église recommande de jeûner principalement le Mercredi des Cendres et le Vendredi Saint, et d’éviter la viande les vendredis du Carême en la remplaçant par du poisson par exemple. Les fidèles sont également encouragés à personnaliser leur pratique du jeûne pour qu’elle soit plus spirituelle et personnelle. Ils peuvent par exemple diminuer leur consommation des écrans et des réseaux sociaux, ne pas boire d’alcool ou encore observer le silence lors de promenades.
L’aumône joue également un rôle crucial dans les deux traditions. Durant le Ramadan, la Zakat El Fitr est une forme d’aumône obligatoire que les musulmans doivent verser avant la fin du mois, destinée à purifier ceux qui jeûnent de tout péché et à aider les pauvres à célébrer la fête de l’Aïd al-Fitr. Chez les catholiques, bien que l’aumône durant le Carême ne soit pas formalisée de la même manière, de nombreuses églises organisent des collectes spéciales pour les pauvres et encouragent les fidèles à donner plus généreusement ou à se porter volontaires pour des actions de bienfaisance, incarnant ainsi le principe de partage et de compassion.
Le Carême et le Ramadan sont des moments spéciaux qui nous enseignent à être meilleurs. Ils nous montrent comment être plus forts dans notre foi et comment changer pour le mieux. Cette année, le fait que le Carême et le Ramadan se passent en même temps nous donne une belle occasion de voir ce que ces deux traditions ont en commun. Cela nous aide à mieux nous comprendre les uns les autres et à apprécier les points communs entre les musulmans et les catholiques. C’est un moment spécial pour réfléchir ensemble et partager nos expériences de foi.